Bois De Merveilles

Bois De Merveilles

Chapitre 1

Les arbres s'agitaient sous le doux vent d'automne qui soufflait sur la forêt en ce mois d'octobre. Les différentes couleurs du feuillage offraient un camouflage idéal pour observer les neshcureuils - animal étrange qui se faufile de branches en branches et très très pervers. Il était de coutume assez rare d'en apercevoir, mais à cette période de l'année, ces drôles de bêtes d'un mètre de haut constituaient leurs réserves pour l'hiver - noix, noisettes, glands, etc.
C'était pour cela que deux jeunes chasseurs s'étaient camouflés dans les arbres pour les regarder. Mais le problème de ces jeunes messieurs, c'est qu'ils ne pouvaient pas du tout - mais alors pas du tout - s'entendre. Ce qui produisait un remue-ménage pas possible qui faisait fuir tous les animaux à dix mètres à la ronde.
L'un d'entre eux deux, Gackt, était assez grand, avait de magnifiques cheveux longs et bruns, rattachés en catogan grâce à un ruban noir, de grands yeux bleus qui captaient chaque raies de lumières, et un visage parfait dont les lèvres donnait tout de suite envie de l'embrasser.
L'autre, Klaha, un peu plus petit, avait une chevelure d'ébène qui ne s'arrêtait qu'à ses épaules rondes mais larges, des yeux pareils au lichen qui poussait sur le tronc des arbres. Il arborait le style gothique à merveilles, bien qu'ici, il n'était vêtu que d'un pantalon de toile noire et d'un pull vert, ses manches de dentelles se prenant facilement dans les branches.
Ils n'avaient aperçus aucun pour l'instant aucun neshcureuil, mais ne désespéraient pas pour autant; aussi continuaient-ils de discuter assez... gentiment, restant toutefois plusieurs temps silencieux, à écouter les oiseaux piailler et voler dans les branches. Par chance, ils avaient établis domicile dans un magnifique cerisier dont les fruits étaient plus juteux les uns que les autres.
C'est donc en mangeant des cerises qu'ils virent quelque chose qui n'aurait pas dû être révélé aux humains.
Sur la branche d'un arbre voisin, à quelques mètres d'eux, apparut une douce lumière, laissant transparaître un être étrange. La créature avait des cheveux d'une couleur turquoise, plus court sur la tête, mais extrêmement longs , lui descendant élégamment sur une taille fine et frêle, recouverte robe en velours bouffante nouée par des multitudes de rubans bleutés, au bout desquels pendaient des centaines de pompons de même ton, laissant clairement apercevoir un jupon en tulle, cachant malicieusement des hanches recouvertes de collants noirs, cachés par les bottes à talons haut et plat qui lui montaient au dessus du genoux. L'être possédait une paires d'ailes de plumes bleues marines, ressemblant à s'y méprendre à celles d'un papillon, ainsi qu'un visage très pâle, des yeux clairs et sans vie laissant refléter la couleur du ciel et aux lèvres d'un bleu de méthylène. Sur ces épaules trônait une sorte de boa bleu et blanc, et un collier noir aux pierres toutes aussi sombres ornait son cou. Il portait des gants de même couleur que sa chevelure, transparents, laissant voir de nombreuses bagues en argent pur. La créature avait la poitrine anormalement plate.
Elle reposait assise sur une branche d'arbre - de cerisier aussi - balançant inconsciemment ses jambes au dessus du vide, regardant distraitement le ciel qui semblait être aspiré par ses yeux, prenant parfois un fruit qu'elle croquait du bout des lèvres, révélant ses petites dents blanches.
Soudain, le bruit traître d'une noix tombant sur le toit de l'abris des deux hommes, émerveillés par l'apparition surnaturelle, les fit se relever précipitamment la tête - et ainsi se faire voir - pour apercevoir le neshcureuil tant convoité. Mais déjà, l'être bleu disparaissait, emportée par une créature semblable mais rousse, au longues ailes de papillons pourpres, filant à travers les arbres.
Les deux hommes ne réfléchirent pas et partirent à la poursuite des deux êtres, aussi vite qu'ils le pouvaient, étant assez agiles. Ils coururent, sautèrent pour arriver enfin sur une falaise qu'ils n'avaient pas vu. Ils se jetèrent sans hésiter dans le vide, suivant les deux êtres ailés dans le trou d'où elles avaient disparues. Alors, ils s'évanouirent.
Quand Gackt repris conscience, il perçut un bruit d'eau à côté de lui, ainsi que d'autres sons étranges et anormaux. Il en déduit qu'il était près d'un ruisseau dans une clairière. Il ouvrit prudemment les yeux pour découvrir qu'il était allongé sur une herbe douce et soyeuse, tout comme Klaha, qui lui dormait encore. Il se souvenait seulement avoir sauté du haut d'une falaise, mais pas plus.
Il s'assit afin d'observer plus sérieusement le paysage qui l'entourait. Des arbres gigantesques entouraient ce petit carré d'herbe qui leur servait de lieu de repos, longeant le cours d'eau qu'il avait entendu précédemment partant d'une cascade d'eau claire d'où l'on pouvait apercevoir des poissons couleur arc en ciel. Il réveilla alors son compagnon et se leva complètement.
A ce moment, il les aperçut sur la cascade, reposant sur des rocs faisant quatre fois leur taille environ.
- Klaha ! Regarde !
Il y avait là la première créature qu'ils avaient vu, habillée d'une robe de dentelle blanche, les cheveux bouclés et plus foncés que la dernière fois rattachés en deux couettes, les pieds nus sur une énorme pierre, aussi inexpressive que la première fois qu'ils l'avaient vu. Elle était accompagnée de cinq autres êtres semblables.
Il y en avait deux à sa hauteur : celui de gauche avait les cheveux bruns coiffés de la même manière que la première créature, ses yeux étaient bleus, mais de tons différents. Il était vêtu d'une robe noire à carreaux blancs ; celui de droite avait de longs cheveux d'ébène et lisses lui descendant jusqu'aux hanches, des yeux aussi noirs que les ténèbres et une lourde robe grise ornée de dentelle blanche, agrémentée d'un corset de même couleur. Deux autres créatures étaient un peu avancées par rapport à la première : celle de gauche arborait une chevelure rose et lisse, coiffée en chignon, et portait une robe bouffante en tulle et en dentelle blanche ; celle de droite avait une chevelure verte , les yeux foncés et enfantins, et était vêtue d'une longue robe blanche et pleine de petits nœuds verts. Enfin, la dernière, placée juste devant la première, était habillée d'une mini-jupe en cuir rouge, dessous laquelle dépassaient des jarretelles de cuir noires rattachant ses cuissardes aux multiples attaches. Son corset collant parfaitement avec sa jupe semblai être cousu sur elle. Elle avait, d'entre toutes les six créatures, les cheveux les plus beau, laissant présager une longueur égale ou supérieure à ceux de la troisième créature s'ils étaient lisses. Au lieu de cela, ils formaient de magnifiques bouclettes, égales en beauté à celles du premier être. Ses yeux gris semblaient être faits en capturant la brume sur l'eau les petits matins d'hiver.
Ces six magnifiques êtres avaient une peau aussi pâle que la neige et ce fut le quatrième, ou plutôt la quatrième - car elle semblait être la seule à avoir de la poitrine - qui parla :
- Qui vous a permis de suivre Shinya et Mère dans ce lieu interdit dit-elle d'une voix claire, comme celle d'une enfant.
La cascade sembla se baisser et se rapprocher des deux hommes, pour que cinq des créatures puissent inspecter les nouveaux arrivants. La dernière lança un regard emplit de tristesse vers Klaha, le déstabilisant fortement.
- Ils ne sont pas armés, Mère, dit la créature aux cheveux roses d'une voix grave en les touchant.
- Ils sont magnifiques, Mère, dit celle aux cheveux noirs d'une voix plus douce. Et Aya a raison.
- Ils ont la peau tendre, dit la première après leur avoir léché le cou.
- Kana n'a pas tord, et leur peau a une odeur de miel, Mère, fit celle aux cheveux châtains.
- Ils n'ont pas l'air de vouloir se défendre, sinon, ils auraient déjà esquissé un geste, dit celle qui semblait être Shinya.
Ladite mère se releva alors et marcha jusqu'aux deux hommes et leur effleura le visage.
“ Puis-je avoir vos noms ”, dit une sorte de voix ans leur tête, morne et sans expression.
Ils se présentèrent.
“ Enchanté, je me nomme Mana, et je contrôle les esprits. Je suis le créateur de Rame, qui est spécialisé dans l'odorat, de Kaede qui m'aide grâce à sa vue, de Kana qui contrôle le goût, d'Aya qui est spécialisé dans le touche et Shinya qui est le meilleur d'entre eux pour ce qui concerne l'ouïe. Comme vous l'avez peut être deviné, ils m'oriente de leur sens hyper développé car je n'en ai plus aucun depuis que … - Mana sembla hésite un instant - … depuis que je les ai créés. J'étais jadis une entité, mais suite à certaines circonstances, j'ai dû me retrancher ici. Bienvenus en Merveilles, pays autrefois calme et prospère. Vous êtes dans le Bois De Merveilles. ”
Les deux hommes se regardèrent, intrigués. Mais où étaient-ils tombés ?
“ Vous n'êtes pas d'ici, je crois. Vos venez de la Terre ? Enfin, de l'autre dimension, puisque nous sommes toujours sur la Terre ? ”
- Oui, nous vous avons d'ailleurs vu là bas, déclara Gackt.
“ Très bien ” répondit Mana, tandis que Kaede venait le soutenir, mais se faisait rejeter d'un geste de la main.
Soudain, Shinya et Kaede tournèrent la tête en même temps vers le fond de la forêt, tandis que Mana vacillait et s'évanouissait pendant quelques secondes, rattrapé par Klaha.
- Le feu, les hommes sont là, annonça Rame.
- Oui Mère, dit Kaede après un petit moment d'absence.
Il se retourna vers les deux hommes et ajouta :
- Aya, Kana, et Rame vont vous conduire ailleurs pour que Mère sécurise l'endroit.
Kaede et Shinya enserrèrent alors Mana dans un ballet d'ailes pourpres, rouges et bleus l'emportèrent au loin ans le ciel tandis que les trois autres entraînaient Klaha et Gackt sous la cascade qui avait repris sa forme initiale.
Les deux hommes se trouvèrent dans une sorte de tunnel sombre et humide, devant les trois créatures qui les poussaient à avancer. Le couloir était faiblement éclairé par des bougies qui diffusaient une lumière bleu atypique, le sol craquait sous leurs pieds, bien qu'ils ne distinguaient aucun ossement mais un tapis de feuilles denses et variées. On entendait parfois quelques 'gloups' sonores.
Kana et Aya se disputaient à l'arrière, tandis que Rame marchait tranquillement à côté des deux homes sans pourtant engager la conversation, un air sérieux peint sur le visage.
- J'ai un mauvais pressentiment, dit Gackt, inquiet.
- Moi aussi, ajouta Klaha.
Les trois fées - c'était le nom qu'ils avaient donné à ces êtres magiques - ne firent comme si elles n'avaient rien entendu.
Cela faisait environ deux ou trois heures qu'ils parcouraient le souterrain, et arrivèrent finalement à un escalier magnifiquement sculpté dans la pierre, gardé par les deux gigantesques harpies de marbre noir.
Les trois créatures les invitèrent à s'engager dessus, vers une porte en bois finement ouvragée qui s'ouvrit majestueusement devant eux, révélant un sous bois semblable à celui dans lequel il s'étaient réveillés. Il y avait toutefois une curieuse odeur de brûlé. Ils levèrent les yeux vers le ciel qui était noir de fumée. Les chênes, les hêtres, les châtaogners; tout brûlait dans un balet de flammes jaune oran gées dont la vue pourtant enchanteresse était maléfique.
Les cris des hommes retentirent non loin, et ils remarquèrent qu'ils étaient encerclés par le feu. Les fées se concertèrent du regard et Kana s'envola dans le ciel pour chercher une faille dans la muraille qui les entourait, quand soudain, un coup de fue retentit.
Les spectateurs d'en dessous virent avec effarement cet être aux ailes de papillon du même éclat que l'émeraude tomber sur le sol calciné du sous bois, heureusement rattrapée par une autre aux ailes roses pâles. Un cri retentit dans toute la forêt, faisant trésauter tous ses êtres tandis que l'in des sept esprits qui la peuplaient mourrait.
Gackt se précipita sur Kana qui tentait de parler faiblement de parler, mais déjà, ses deux frêres disparaissaient avec elle dans une myriade de petites lumières roses et blanches, laissant les deux hommes à deux cavaliers aux montures blanche et brune qui venaient d'arriver.
***
Mana ressentit une effroyable douleur lui serrer le coeur, l'empêchant de respirer correctement et ainsi de continuer le sort de camouflage qui était censé les cacher.
Il s'écroula tout bonnement dans les bras de son jeune frère, victime de spasme. L'autre aussi l'avait ressentit, ne laissant rien paraître et tentant désespéremment de ranimer son aîné.
"Mana, je t'en supplis, réveille-toi, fais un effort et continue. Nous avions presque terminé."
De minuscules lucioles roses et blanches apparurent et rentrèrent en Mana, et Shinya ainsi que Kaede enserrèrent de nouveau leur mère et se transformèrent eux aussi en lumière qui suivirent le même chemin que les autres.
Des larmes coulaient à présent des yeux du plus vieux des deux hommes qui se releva avec difficultés, reprenant sa position initiale, mettant ses mains contre celles de son frère.
"Reprenons...", parvint-il à murmurer.
***

- Qui êtes-vous ? Demanda aimablement le cavalier dont la chevelure rouge flamme lui descendait jusqu'aux reins, après les avoir aidé à sortir du cercle de flamme avec l'autre.
Celui-ci avait un regard excessivement triste, qui marqua une fois de plus Klaha. Ce dernier jeta un regard vers Gackt, mais il semblait ne pas s'être aperçu des émotions qui perçaient du regard de l'homme.
- Je suis Gackt, et mon compagnon se nomme Klaha. Nous arrivons de Bois De Merveilles.
- Bois De Merveilles ? Comment avez vous fait pour aller là bas ?
- Nous avons emprunté un souterrain qui finissait ici.
Les deux cavaliers se concertèrent du regard.
- Personne n'a jamais trouvé le Bois De Merveilles. Mais votre aura à chacun de ressemble à aucune autre de Merveilles. De quelle province venez vous ? Vos vêtements ne me disent rien.
Gackt et Klaha se regardèrent mais ne répondirent rien.
- Quoiqu'il en soit, vous ne devez parler de cette découverte à personne. Il en va de votre vie et de celle des habitants de Bois De Merveilles. Nous reviendrons quand le feu se sera éteint. Pour l'instant, vous allez nous suivre; il ne vaut mieux pas que vous soyez pris par la garde impériale. Ces chiens vous tueraient comme ils ont assassiné cette pauvre créature tout à l'heure. Heureusement, nous sommes arrivés à les faire fuir.
Klaha et Gackt montèrent derrière chacun des deux cavaliers qui se mirent à chevaucher rapidemment dans la forêt, après que l'homme aux cheveux rouges ait fait une marque dans un arbre.
Les deux humains s'accrochaient comme ils pouvaient, tout en observant les champs qu'ils traversaient, les tiges de tournesols frappant le flanc des chevaux essouflés par tant de mouvements en si peu de temps et souffrant du surpoids qu'engendraient Klaha et Gackt.
Ils arrivèrent enfin devant une immense propriété dont le portail de fer lourdement décoré, comme dans les films d'horreur, révêlait un magnifique manoir aux fenêtres indénombrables dont la grandeur laisser à envisager de très très bonnes parties de cache-cache. Il y avait plusieurs dépendances, dont des écuries d'où des hénissements de toutes sortes se faisaient entendre. Ils pénètrèrent dans ce bâtiments, où les deux chevaux leurs furent pris et soignés.
- Je m'appelle Die, dit l'homme aux cheveux rouges, et mon compagnon Kaoru. Ceci est ma demeure. Tant que vous ne dépassez pas le portail, vous êtes en sécurité. Cependant, il existe aussi des dangers sur mon territoire. Je veillerai personnellement à votre bien être.
Kaoru prit alors la parole.
- Où allons-nous les loger ? Dans les appartements de ta soeur ? Puisque tous les autres sont pris.
Die sembla réflechir un instant, puis acquiésa.
- Parfais, ajouta-t-il. Nous allons vous montrer vos chambres, cela vous dérange-t-il de dormir dans la même pièce ?
Klaha et Gackt firent non de la tête, un peu déstabilisés par le ton qu'employait Die - à la fois doux et ferme - et le changement d'attitude par rapport à leur comportement habituel.
Les deux hommes laissèrent donc le majordome leur montrer leurs quartiers. Ils escaladèrent plusieurs escaliers avant de s'arrêter au troisième étage.
Le couloir où ils entrèrent était orné de tableaux montrant pour la plupart des scènes de chasses dans la forêt, et des sculptures de représentants célèbres parsemaient parfois les interstices entre deux portes. L'une d'entre elles était d'ailleurs légèrement ouverte et ils purent entendre des sons étranges ainsi qu'un rire fou masculin. Le majordome leur fit signe de ne pas s'arrêter et de continuer jusq'au bout du corridor.
- Nous vous appelerons pour le dîner, Seigneurs, dit alors l'homme qui les avait guidés.
Les deux hommes s'instalèrent alors sur les magnifiques fauteuils rouges - dans les mêmes tons que la chambre - et se mirent à réflechir.
- Comment allons-nous faire pour nous sortir de ce pétrin ? Demanda Gackt, dont les yeux fatigués se promenaient sur le feu qu'une servante était venue allumer plus tôt. Je ne me souviens même plus comment nous sommes arrivés. Et tout ça pour des neshcureuils.
- Je suis d'accord avec toi. Je crois que cette bestiole m'a complètement dégoûté de la chasse à l'image. Quant à comment retourner chez nous, je pense que nous devrions peut être retourner voir Mana. Il saura peut être nous aider.
- Reste à savoir comment le retrouver, ou même comment les retrouver.
- Quand même, ces histoires de magie ne me disent rien qui vaille. On dirait une grosse farce. T'es sûr qu'il n'y avait pas un jeu de rôle aujourd'hui ?
- Tu connais beaucoup de manoirs cachés dans la forêt, toi ?
- Arrête un peu, je te posait simplement une question !
- C'est toi qui te met en colère pour rien !
- Mais bien sûr ! Si vous vouliez un peu cesser vos enfantillages, mon cher Gackt, je pense que cela ferait du bien à tout le monde.
Le susnommé tira la langue.
***
Kaoru jouait sur l'immense piano à queue qui ornait le salon du manoir de la famille Ando. Il habitait chez son meilleur ami depuis la disparition du chef de la famille impériale, qui était maintenant dirigée par un dictateur. Kaoru était lui même de sang royal, bien qu'étant un cousin éloigné. Les Ando avaient bien voulus l'héberger, dernier survivant du massacre qui avait eu lieu deux ans auparavant.
La mélodie qu'il jouait était lente et monotone, synomyme de sa tristesse, de sa peine. Sa chanson contait la rencontre d'une fée aux cheveux blonds et d'un homme pauvre. Et les fées dansaient toute la nuit, pardonnant les péchés du pauvre.
Die, quand à lui, écoutait les sons qui sortaient de l'instrument, carressant de la main gauche une énorme panthère d'un ébène pur et sans défauts. L'animal, calme et habitué à la présence humaine, ne bougeait pas.
Die se demandait comment de simples humains avaient pû pénétrer dans le Bois De Merveilles, entrée qui permettait, lui-avait-on dit, de voyager dans une autre dimension. C'était pour cela que la forêt subissait régulièrement les assauts effrénés de la garde impériale, surveillée de loin par lui et sa société de rebelles. Mais aujourd'hui, apparemment, les sept esprits de Bois De Merveilles étaient de sortie. D'ailleurs, n'y en avait-il pas eu un de mort ? Quoiqu'il en était, il devait faire de son mieux pour protéger les deux humains qui s'étaient aventurés dans ce lieu.
Il remarqua alors que le son que dégageait le piano s'était arrêté. Kaoru était assis à côté de lui, ses longs cheveux violets lui caressant sensuellement les avant-bras. Les yeux noirs du jeune homme étaient voilés de désir. Le désir de se nourrir, se nourrir de sang, le sang de Die...
Die se laissa faire, cambrant sa tête en arrière. C'était un des supplices que Kaoru devait endurer chaque jours de sa misérable vie, se nourrir de sang frais. Un sort qu'on lui avait lançé quand il était plus jeune. Personne n'avait trouvé de contre-sortilège, mais Kaoru ne désespérait pas. Après tout, il n'était pas véritablement un vampire.
- Humm... Kao... arrête, s'il te plait...
Le jeune homme aux cheveux pourpres ne fit comme s'il n'avait pas entendu et continua son acte, indifférent à la douleur de Die. C'est alors que la panthère qui jusqu'à maintenant était restée impassible, grogna méchamment et montra des dents vers Kaoru qui riposta :
- Du calme, Toshiya, je sais m'arrêter. Quant à Die - il regarda le jeune homme qui avait du mal à rester conscient - il s'en remettra vite, tu le connais.
Le félin émit un miaulement et leva ses grands yeux noirs vers l'homme aux cheveux violets. Celui-ci lui fit un petit sourire et l'invita à se blottir sur lui, ce que l'animal éxécuta aussitôt. Kaoru se mit alors à le gratter derrière les oreilles, lui arrachant un miaulement de satisfaction.
***
- Alors, vous l'avez trouvé ? Demanda un homme aux courts cheveux noirs coiffés en bataille et tout de rouge vêtu d'un ton impérieux.
- Désolé... Seigneur, non... Ils ont encore réussi à former le cocon. Mais nous en avons abbatu un.
Le premier homme trembla d'une rage mal contenue, appeurant le jeune soldat face à lui. Voyant cela, le premier attrapa le cou de l'autre et le serra jusqu'à ce que mort s'en suive.
L'homme, seul restant, éclata d'un rire machiavélique.
***

Dans le ciel commencèrent à apparaître deux trainées, l'une blanche, l'autre pourpre, puis deux autres , rose et rouge dans le ciel bleu de cette fin d'après midi. Elles se rejoignèrent, dansèrent, se mêlant les unes aux autres dans une course folle et sans merci.
En bas, un jeune éphèbe blond caressait doucement les cheveux d'une masse paressant inerte allongée sur lui, regadant ces lumières étranges. Et il chantait.
Il chantait d'une voix magnifique, douce, pûre et juste, passant soudainement du grave à l'aigu, et vice-versa, apaisant la nature qui les entourait. Les sons qu'il émettait permettrait aux arbres brûlés de repousser, à la forêt de recoudre ses plaies.
Mana se mit à pleurer à ses pieds, sous la beauté du chant. Cela lui arrivait souvent quand il l'entendait. Il lui rappelait l'époque bienheureuse, l'époque où Kami était toujours vivant.
...Kami...
Mana se releva et fourra sa tête dans le giron du blond.
“ Petit frère... ” lui dit-il simplement.
Et ledit nommé le serra dans ses bras.
***
Gackt et Klaha avaient tous deux trouvé du linge propre sur un des fauteuils en soie bleu qu'un servant avaut laissé là pour eux.
C'était des costumes de dentelles, l'un bleu l'autre blanc, richement décorés. Klaha prit le bleu et Gackt le blanc, les enfilant. Ils fouillèrent ensuite chaques recoins de la chambre, admirant la beauté du mobilier et les détails des sculptures et tableaux, quand un le majordome les appela à dîner.
Ils redescendirent par le même chemin par lequel ils étaient montés, prenant le temps cette fois d'observer les ornements diverts de ce manoir dans le plus pûr style baroque.
Ils pénètrèrent enfin dans une immense salle au milieu de laquelle était dressée une table. Les deux hôtes à s'asseoir, le faisant eux mêmes, quand une étrange personne sortit de l'ombre.
C'était une créature d'apparence très jeuen - à peine la majorité pensa Gackt - aux cheveux noirs irréguliers coiffés en batailles, lui retombant tantôt sur les épaules, tantôt devant les yeux, qu'elle avait noirs, tels un gouffre sans fond. Il était vêtu d'une grande tunique noire, sous un long manteau de même couleur agrémenté de dentelle dans les mêmes tons.
Ses lèvres sombres étaient ourlées d'un sourire sadique, ou plutôt ce qui ressemblait à un sourire de ce type, car on ne pouvait qu'à peine le déchiffrer.
Gackt frissona et Klaha sentit une grande tristesse s'insinuer en lui, aussitôt remplaçée par un soupçon de malice. Ce fut à ce moment que Kaoru prit la parole, Die n'ayant pas l'air d'aller bien.
- Je vous présente Toshiya, qui le frère d'une des entités que vous avez certainement vue dans Bois De Merveilles.
Le sourire de Toshiya s'élargit, et avant que Gackt et Klaha n'aient eu le temps de dire quoique ce soit, il fut sur eux. Il les prit par le cou et les éleva au dessus du sol, avec un air psycopathe, ses yeux étant emplis de la malice que Klaha avait ressentit plus tôt.
- Mana ? S'exprima ce dernier avec difficulté. Tu es le frère de Mana ?
Toshiya les laissa retomber brûtalement sur le sol, tout sourire ayant disparut, et toisat celui qui venait de parler d'un regard coléreux, comme s'il allait sortir des flèches de ses pupilles. Il émit un grognement semblable à celui d'un fauve et alla se blottir contre Die.
- Eh bien, Tochi, tu insinue que je dois faire preuve de moins de violence, mais tu ne suis même pas tes propres conseils, ironisa Kaoru en aidant les deux autres à se relever. Veuillez l'excuser, il ne sait pas être aimable, et ce doit être de famille.
Klaha et Gackt s'assirent en face de leurs hôtes, imités par Toshiya qui avait repris la même expression qu'auparavant.
- Je suis bien l'un des frères de Mana, c'est juste, dit-il d'une voix si douce qu'il fit sursauter les deux compagnons. J'espère qu'il n'a rien, ni mon autre frère, sinon, vous aurez à faire à moi. D'ailleurs, comment avez vous pu le voir ? Même moi, je ne peux pas.
Sur ces mots, il prit une immense carcasse de viande posée devant lui et mordilla dedans, arrachant la chair rouge à l'os. Le sang chaud dégoulinait sur son menton, tachant un peu la collerette en dentelle qui ornait son cou, ce qui lui attira le regard de Kaoru.
- Nous ne savons pas ce qu'il est devenu depuis qu'un de ses enfants a été tué. Mais nous saurions retrouver la porte qui permettrait de nous conduire à eux.
- Malheureusement, interrompit Die, nous ne pourrons vous conduire là-bas demain, les gardes de l'Empire doivent toujours être dans la forêt; du moins y resteront-ils jusqu'à demain. Nous irons quand même vérifier s'ils n'ont pas trouvé le passage avant nous. Je n'ose imaginer ce que Közi leur ferait.
Gackt reposa sa fourchette en argent et demanda :
- Qui est Közi ?
Tous les regards - sauf Klaha - convergèrent vers lui, et il baissa les yeux, ne sachant plus où se mettre. Puis tout le monde s'autorisa à respirer et continuer le repas, et Kaoru expliqua :
- Közi était au départ l'un des conseillers de l'Empereur, comme Tochi et Mana, mais il l'a trahit en tuant sa femme et son fils, Kami, pour x raisons. Après ces faits, Mana sombra dans le désespoir et quitta le Conseil, et se retrancha devant une porte de transition entre les mondes - enfin, c'est ce que l'on raconte - avec son plus jeune frère, attisant la colère de Közi qui se débrouilla pour accéder au pouvoir et engagea des armées entières pour les retrouver, mais la puissance des deux frères est bien plus forte que celle de l'autre. Cela fait des années que c'est comme ça. Mais comment cela se fait-il que vous ne saviez pas qui est ce traître ?
Toshiya lança un regard implorant à Kaoru, passant inaperçu pour les autres.
- Eh bien, quand vous avez dit que nous n'étions pas d'ici, vous aviez dans un sens raison, commença Gackt.
- En effet, nous venons de la porte de transition, comme vous l'appelez, continua Klaha. Nous avions vu Mana et nous nous sommes lançés à sa poursuite. Nous nous sommes réveillés de l'autre côté, devant une cascade, et il y avait six créatures - Mana et ses enfants, apparemment. Les hommes ont commençé à attaquer la forêt et deux d'entre eux ont emmené Mana tandis que les autres nous accompagnaient à la sortie de Bois De Merveilles.
Il y eu un blanc de quelques secondes, durant lesquelles les esprits de Die et Kaoru tournaient à cent à l'heure, puis Toshiya coupa :
- Mana n'a pas d'enfants. Il n'est... pas intéressé par les femmes.
Les yeux de Gackt et Klaha s'aggrandirent de stuppeur, et Klaha reprit la parole :
- Ce ne sont pas vraiment ses enfants. C'est lui qui les a créés pour l'aider. Il y a Kaede, Shinya, Aya et Rame, Kana étant celle qui a été tuée. Chacun contrôle l'un de ses sens.
- De ses sens, vous dîtes ? S'étonna Kaoru.
Ce fut cette fois Gackt qui répondit.
- Mana les a perdu quand il les a créés, nous a-t-il dit.
Toshiya se leva soudainement, un air appeuré peint sur son visage pâle, et allait esquisser un geste quand Die le retint par le bras.
- N'y pense pas, mon Tochi. Tu n'iras certainement pas là bas tout seul et qui plus est en pleine nuit. Et ne discute pas, tu m'as compris ? Nous irons demain.
Après son petit discours, Die desserra son emprise sur le membre du frère de Mana qui rugit comme un fauve avant de lui cracher à la figure, se retournant pour quitter la pièce quand le regard de Kaoru se posa sur lui. Le 'vampire' se fit tellement insistant que Toshiya baissa les yeux, fulminant de rage. Il savait qu'il était inutile de s'opposer à Kaoru, la dernière fois ayant tournée en un bain de sang. Il alla toutefois dans une pièce parallère, histoire de se calmer un peu, en claquant la porte.
Le reste du dîner s'acheva peu de temps après, et après une petite discussion autour du feu, les cinq hommes partirent se coucher, une dûre journée les attendant le lendemain.
- Klaha ? Dit Gackt à son compagnon qui dormait à côté de lui.
- Oui..., lui répondit un murmure étouffé.
- Je crois qu'il va arriver malheur demain.
- Dors, tu te fais des idées...

Chapitre 2

Ce fut un doux son de claveçin le lendemain qui les réveilla, les faisant petit à petit émerger de leur sommeil. Ils se levèrent assez facilement et enfilèrent les vêtements propres style XIX ème siecle qu'ils trouvèrent sur le même siège qu'auparavant, après - bien sûr - avoir fait leur toilette. Ils descendirent ensuite l'escalier de marbre qui les ménerait aux autres pour prendre leur petit déjeuner. Ils trouvèrent, par la porte entrouverte d'une salle, Kaoru s'exerçant sur une harpe à pédale de couleur acajou, tandis que Die jouait sur une lyre blanche et Toshiya pinçant les cordes d'une contrebasse au bois d'ébène que la harpe. Les trois intruments s'accordaient dans un parfait ensemble, laissant aux intrus un pinçement au coeur devant la beautée de la mélodie. Enfin, les trois musiciens s'arrêtèrent et les invitèrent à entrer. Les deux compagnons virent alors que cinq repas complets avait été déposé sur deux grands plateaux de fer blanc reposant sur une table de verre.
Après ce copieux petit déjeuner, les cinq hommes entrepirent d'atteler des chevaux pour l'expédition dans les bois. Gackt et Klaha remarquèrent cependant que Toshiya ne prenait aucune monture. Ayant fini les préparations et pris quelques armes, les cinq hommes partirent vers la forêt, accompagnés d'une dizaine de corbeaux qui les accompagnaient de loin. Toshiya, à la grande surprise des deux camarades, s'était métamorphosé en une somptueuse panthère noire, prenant plaisir à gambader auprès d'eux. Toutefois, il reprit forme normale en entrant de le bois, grimpant avec agilité sur le cheval au galop de Kaoru, s'installant devant lui en cavalière, l'autre montant sans selle. Au fur et à mesure qu'ils approchaient, Gackt se sentait de plus en plus mal, sentant qu'un malheur allait arriver non tard.Ils laissèrent les chevaux à quelques mètres de l'endroit où ils étaient le jour d'avant. Là, Toshiya s'avança doucement vers les fourrés, prit d'un mauvais pressentiment qui se révêla juste quand il vit une armée devant une immense porte de chène recouverte de lichen et de mousse. Il était juste assez près pour voir ce qui se passait, les autres le rejoignant.
Un homme aux cheveux courts et noirs en batailles - qu'ils identifièrent comme Közi - était assis sur un trône de feuilles de lierre et regardait droit devant lui où une petite file de prisoniers se formait.
Elle était principalemment composées de petites fées aux ailes transparentes, mais on pouvait voir d'autres races telle que celles des elfes et des nains des montagnes, ou encore des eldharus, créatures magnifiques s'aparentant aux elfes mais destructrice et assoiffées de sang. On racontait que les eldharus étaient les seuls à pouvoir maîtriser les dragons blancs des montagnes, race aujourd'hui disparue.
Enfin, derrière, venait les six esprit restant de Bois De Merveilles, les entités les plus belles et les puissantes, disait-on.
D'abord venait Aya, vêtu d'une robe de soie noire, ses cheveux roses relevés en chignon. Suivait Rame, habillé d'une tunique aussi brune que sa chevelure. Venait ensuite Kaede, portant une jupe et corset noirs, ses cheveux fins laissés libres. Shinya, lui, était vêtu d'un longue robe noire de tulle, sa chevelure bouclée relevée légèrement. Derrière, Mana, habillé d'un haut et d'un pantalon de velour blanc, ses yeux et ses lèvres recouverts de bleu marine, ses long cheveux bruns bouclés reposant sur ses épaules fines, avançait plus doucement. Enfin, un jeune homme blond que Gackt et Klaha ne connaissaient pas apparut, drappé d'une tunique rouge aux motifs noirs qui ressemblaient drôlement aux kimonos que les deux compagnons connaissaient.
Tous avaient les mains liées. Des soldats les alignèrent devant Közi qui se leva et s'avança vers eux, quelques fusilliers emmenant les autres créatures loin de là.
Toshiya esquissa une geste mais fut encore retenu par Kaoru. Közi les regarda un par un, la haine pure étant peinte sur son visage, quand il s'arrêta devant Mana. Le silence rêgnait alors, aucun son ne se faisait entendre.
- Tu t'es caché pendant cinq de mois, mais j'ai réussi à te retrouver, dit-il rageusement. Pourquoi, pourquoi tu t'es enfermé avec Kyô ? Hein ? Réponds moi !
Mana ne répondit rien, ce qui attisa la colère de Közi, qui le frappa au visage. L'autre reçu la gifle sans rien dire penchant la tête sur le côté sous le coup. Un sourire se dessina pourtant sur son visage, comme Klaha avait le sentiment qu'il le regardait. Il se retourna alors pour faire face à Közi.
- Et toi, Kyô, tu ne dis rien ? Tu reste aussi muet que lui, cria Közi en montrant l'autre de la main au blond.
Kyô, qui depuis le début, gardait une expression des plus glaciales, releva ses yeux fardés de noirs vers l'homme et répondit calmement :
- Il ne peut pas parler, imbécile.
- N'insulte pas ton ainé, petit frère !
Klaha et Gackt se regardèrent étonnés. Die les intima de se retourner pour observer la suite de la scène calmement, regardant lui même intensément Shinya qui gardait obstinément les yeux baissés.
- Vous ne perdez rien pour attendre, tous les deux, dit-il, un air de supériorité dans le regard.
Il sortit une dague d'on ne sait où et poignarda Aya en plein coeur, qui ouvrit la bouche de stupeur avant de tomber à terre, secoué de spasmes. Mana s'évanouit alors, se tenant le coeur, retenu par Kyô avant qu'il ne touche le sol. Son "fils" ne bougeait plus. De petites perles d'eau salées apparurent dans les yeux de Kaede, Shinya et Rame, alllant s'écraser une par une sur le sol.
C'en fut trop pour Toshiya, qui, échappant à la surveillance de Kaoru, s'élança aussi vite qu'il le put, à une vitesse trop grande pour l'oeil, vers Közi. Il lui fit lâcher son arme, s'arrêtant pour lui lancer un regard aussi glaçiale qu'il le put, puis à la vitesse de l'éclair, il subtilisa Kyô et Shinya. Des ailes de plumes auburn apparurent dans son dos, et il s'élança dans le ciel, sous les coup de feu de l'armée impériale. Il alla aussi haut qu'il le put, échappant ainsi à la vue et à la portée des fusilliers.
Kaoru, Die, Klaha et Gackt en profitèrent pour s'en aller en vitesse, avant qu'ils ne se fassent repérer et filer vers le manoir Ando. Il galopèrent aussi vite qu'ils le purent, essouflants leurs montures, jusqu'à ce que le grand portail en fer forgé se soit refermé derrière eux. Des palefreniers s'occupèrent de leurs chevaux tandis qu'ils rejoignaient Toshiya qui se posait sur la pelouse parsemée de feuilles brunes.

Toujours aussi génial ! :

Merci é_è t'es la seule à me lire T_T

C'est pas vrai, je suis là aussi


J'aime tes fics Aëlin

bah alors, je poste la suite ^^ Merci Lahaarl !! Au moins toi t'es gentil !

Des palefreniers s'occupèrent de leurs chevaux tandis qu'ils rejoignaient Toshiya qui se posait sur la pelouse parsemée de feuilles brunes de l'automne arrivant avec ses deux fardeaux.
Kyô enlaça alors fortement son frère, tandis que Shinya gardait les yeux rivés sur le sol. Die le prit alors par la main pour l'emmener au manoir, mais le jeune éphèbe tomba à genoux sur le sol, pleurant toutes les larmes de son corps. Kyô lâcha Toshiya pour consoler l'être aux cheveux bouclés.
- Ce n'est pas grave Shinya, ça devait forcément arriver, lui dit-il en caressant ses cheveux. Mais nous devons faire tout ce qui est possible pour tenter de les délivrer.
Il le releva, déposa la main du jeune homme dans celle de Die avec une grimace dont lui seul avait le secret et retourna avec son frère. Kaoru les invita alors à entrer dans la demeure des Ando.

***
- Je t'avais dit que je te retrouverais si tu t'enfuyais, mon amour, dit Közi en caressant la joue de Mana. Peu m'importe le temps que tu pars, je finis toujours par te retrouver, et ce où que tu ailles. Tu restes à moi, et à moi seul. Tu m'as compris ?
Exaspéré par le silence de son frère, Közi lui enfonça son poing dans l'abdomen, coupant à ce dernier son souffle.
- Ce n'est qu'une erreur, que les autres m'aient échappé aujourd'hui. Je les aurais un jour, de toutes façons. Ils ne m'échapperont pas.En attendant, tu resteras enfermé ici, et inutile de t'enfuir, il y a un sortilège d'enfermement.
Közi l'embrassa sur la joue, passant la main dans les doux cheveux de son frère. Puis l'autre quitta la pièce, le laissant seul près de la fenêtre de l'immense palais où il se trouvait. Ce dernier laissa son coeur aller à ses souvenirs, nostalgique. Il revoyait dans sa tête un homme à la longue cheveulure pourpre, assis sur un trône de bois incrusté de diamants. Son esprit vogua ensuite vers Shinya et Kyô, avec lesquels il tenta d'obtenir un contact car il s'inquiétait pour eux, bien que Toshiya eusse été assez mature pour faire ce qui lui paressait juste. Une barrière magique l'empêcha malheureusement de sortir du château. Il eut un violent tremblement et tomba à terre, du sang s'écoulant de sa bouche sous la puissance du sort. Il tâta le sol pour se relever et se rasseoir près de la vitre, regardant dehors sans pour autant voir ce qui s'y passait. Il avait récupéré deux de ses sens.

***
Les sept hommes étaient tranquillement assis dans la salle de musique du manoir, discutant de tout et de rien, mais surtout de la porte de transition entre les mondes. Die s'était emparé de la taille de Shinya qui ne disait rien, les yeux fixés sur ses mains sagement posées sur sa robe noire. Kaoru se tenait à côté de Kyô et Toshiya, lesquels se tenaient par la main. Gackt et Klaha, quant à eux, écoutaient attentivement la conversation, argumentant en étant deux membres actifs du discours. Kaoru sursauta soudainement, regardant Toshiya dans les yeux :
- Tu n'as pas oublié de prendre ta potion aujourd'hui ? Dit-il inquiet.
Les pupilles du brun s'agrandirent démesuremment, et il se leva pour s'éloigner de Kyô.
- Daishi !!! Hurla Die en quittant la pièce.
Le blond poussa les deux humains et Shinya à l'autre bout de la pièce, et les intima de ne pas bouger de son regard glaçial. Mais il était déjà trop tard, comme Toshiya était pris de violents soubressauts, les yeux blancs, un filet de bave s'écoulant de ses lèvres sombres. Die rentra en trombe dans la pièce, suivi d'un petit roux qui repartit aussitôt
- Kaoru, il fait une crise d'épilepsie, cria Die tandis qu'il retenait l'homme-panthère qui chutait.
Il l'allongea sur le sol, attendant que les tremblements se passent, durant encore quelques secondes. Puis le jeune homme s'arrêta, la salle devenant silencieuse. Kaoru regarda les autres, inquiet.
C'est alors que Toshiya se mit pleurer, essayant de s'arracher la peau de ses avant bras en hurlant qu'il ne pouvait plus supporter la mort et le désespoir, qu'il ne voulait pas être séparé de sa mère. Il cessa de pleurer soudainement.
- Le sang... le sang, murmura-t-il, le sang frais, je veux du sang frais, Die, donne moi ton sang...
Le susnommé regarda Kaoru, qui tenait les bras du brun pour qu'il ne se lève pas.
- J'ai peur, j'ai peur de toi ! Reprit-il, plus fort cette fois. Va t'en ! Tu m'effraie ! Je ne veux plus te sentir !
Toshiya se débarrasa des mains de Kaoru pour se lever à la vitesse de la lumière.
- Mana... Mana..., répêta-t-il en s'approchant de Klaha qui ne bougeait plus derrière le claveçin qui le cachait, tandis que la tête du frère de Kyô se penchait en arrière.
Du sang s'écoula soudainement de sa bouche, sans que les autres ne sachent pourquoi. Il se remit à pleurer doucement, murmurant des phrases sans aucun sens.
- J'ai si mal depuis que tu es parti dans cet autre monde où je ne peux mais j’aimerais te rejoindre. Mon ange qui brille dans le ciel étoilé, pense-tu à moi ? Demanda-t-il en levant la tête vers le ciel, crachant de plus en plus de sang. Pense-tu à tout ces merveilleux moments que nous passions ensembles à l'ombre des rosiers fleuris, à refaire le monde ? Je t'aime mon ange. Tu me manques et je ferais tout pour te rejoindre, mais...
Toshiya retomba évanouit dans les bras de son frère qui avait posé sa main gauche sur son front, et qui le transporta jusqu'à un canapé de cuir rouge, faisant signe aux autres de s'approcher. Il caressa les mèches brunes qui tombaient devant les yeux de son frère, se mettant à expliquer.
- Je lui ai lançé un sort pour qu'il ne puisse pas recommencer ses crises durant quelques jours, comme nous le faisions quand nous étions plus jeunes.
Puis à l'adresse de Gackt, Klaha et Shinya - qui regardait avec étonnement les deux frères - en particulier :
- Toshiya est empathe, c'est une de ses 'qualités'. Il arrive toujours un moment durant la journée où il fait une crise d'épilepsie s'il a pris sa potion d'herbe dans le meilleur des cas. Sinon, il se met à sonder les esprits les plus tristes de la pièce, comme aujourd'hui. Il traduit alors les sentiments des personnes par des paroles. Ce fut, dans l'ordre, le tour de Shinya, Kaoru, Gackt et Klaha. Quant au dernier, il n'est pas ici, mais je pense qu'il parlait de mon coeur.
Les autres se regardèrent puis s'assirent autour de Kyô après que Shinya, prenant pour la première fois la parole, lui demandât des explications.

(n'empêche, je fais des tas de fautes >.< Y a qu'à voir la conjugaison du dernier verbe -_-')
- Je suis en relation avec cette personne tout le temps. Etant le plus jeune, mais aussi le plus puissant d'entre mes quatre frères, j'ai pu sans problème déchirer la barrière de Közi, sans qu'il ne s'en rende compte. Je pense moi même que j'ai acquis ce pouvoir en restant auprès de mon aîné. En effet, ce fut bien Mana qui parla au travers de Tochi il y a quelques secondes. Et avoir l'état de mon frère, il n'a pas l'air bien du tout. Il s'est plongé dans ses pensées les plus noires. Il faudrait rapidement le libérer. En attendant, Die, pouvez vous me dire où puis-je emmener mon frère se reposer ?
Le dernier nommé pris son hôte dans ses bras, celui-ci étant toujours évanoui, et l'emmena lui même dans leur chambre commune, suivis du petit blond.
Les quatre restant s'autorisèrent enfin à respirer, et continuèrent de discuter comme si de rien n'était. Shinya, à leur grand étonnement, sortit de la pièce pour en revenir quelques secondes plus tard, vêtu d'un pantalon de cuir noir et d'un chemise grise. Il s'assit alors devant le piano qui ornait l'immense salle de musique, imposant près du petit clavecin. Il se mit à jouer une mélodie étrange, et Gackt se mit à chanter avec lui, après une succession de notes qui ressemblaient à une fatalité. Les paroles de Gackt auraient pu être jugées obscènes, mais étrangement, personne ne s'en plaint. Il parlait de danses endiablées et d'objets mystiques, de souffrance, de déchéance et de prostitution. Shinya s'arrêta soudainement de jouer, et Gackt finit de chanter.
Kaoru et Klaha les regardèrent alors avec des yeux ronds.

Kaoru et Klaha les regardèrent alors avec des yeux ronds, tandis que Shinya revenait s'asseoir comme si de rien était. Die fit irruption dans la pièce et alla se réfugier entre Kaoru et Shinya, prenant la parole.
- Kyô est resté avec Tochi, le temps qu'il se réveille. J'espère que cela ne vous a pas trop effrayé.
- Si cela nous a fait peur, alors Shinya et Gackt se sont défoulés, ironisa Kaoru.
***
Kaoru fit une petite place dans son lit pour Die - Kyô et Shinya ayant investis la chambre qu'il partageait avec Toshiya. Le vampire releva les draps sur eux, éteignant la chandelle qui les éclairait, puis enserra la taille de l'autre de ses bras. Die se laissa faire, près à l'arrêter s'il le mordait. Mais il ne s'en souciait pas trop, son corps régénérant rapidement, comme lui permettait sa nature d'eldharu.
- Tu ne trouve pas qu'il est beau ? Dit-il après un moment de silence.
- Qui ça ? Demanda Kaoru, près de son oreille.
- Shinya. Tu as vu ses cheveux ? Il est si… si magnifique … je ne peux même pas décrire sa beauté tellement elle est abstraite. Ses yeux... ses yeux sont tels deux nuages dans un ciel calme.
- Tu ne serais pas en train de tomber amoureux, par hasard ?
Die se retourna et vit les yeux brillants de Kaoru dans le noir qui le fixaient.
- Qu'est ce que tu crois ? Bon, d'accord, je l'avoue. Il fait battre mon cœur plus vite quand il est près de moi.
- Pff, les eldharu de nos jours...
- Arrête de te moquer de moi ! Tu ne vaux pas mieux ! Bonne nuit.
Die s'emmitoufla dans les couvertures, fermant les yeux, tandis que Kaoru faisait de même.
***
- Aoi ? Peux-tu venir ici, s'il te plait ?
- Oui Seigneur, que puis-je faire pour vous ?
Aoi était un jeune garçon d'à peine dix sept ans, mais qui savait pourtant déjà manier les armes les plus dangereuses d'un main de maître. Ses cheveux noir et rouges redescendaient en cascade sur ses épaules fines et pâles. Ses yeux étaient aussi sombres que la nuit. Il portait un pantalon et un t-shirt de toile, sur lesquels avaient été rajoutés bon nombres de fermetures éclairs et de ceintures en tout genre.
- Déjà, cesse de m'appeler Seigneur, je déteste ça. Appelle moi Die. Sais-tu où se trouvent les deux humains ?
- Oui, Die. Ils sont derrière les écuries, ils s'entraînent à l'épée avec Seigneur Kaoru.
- Merci Aoi, tu diras aux autres corbeaux que vous avez quartier libre aujourd'hui, mais soyez sur vos gardes. Je tiens trop à vous pour qu'il vous arrive un malheur.
- Bien Die. Merci beaucoup.
- Ce n'est rien. Quant à moi, je vais voir les autres.
Die s'extirpa non sans difficulté du sofa où il était étendu en train de lire un livre sur les poisons et monta vers les chambres du troisième étage. Il pénétra dans le corridor aux milles décorations puis emprunta la deuxième porte qui se trouvait à sa gauche.
Kyô était à demi étendu sur le lit de Toshiya, tous deux dormant profondément. Le petit blond tenait serrée la main de son frère, ne la lâchant pas dans son sommeil. Die tenta de libérer le plus vieux, et après cette tentative fructueuse, il prit le plus petit dans ses bras pour le poser sur un des lit de fortune que ses servants avaient installés pour Kyô et Shinya, qui lui y dormait encore. Il revint ensuite vers le lit à baldaquin pour observer le jeune homme qui s'y reposait. Ses cheveux étaient étalés sur l'oreiller de satin, même matière que la tunique qui le recouvrait. Sa respiration était calme, bien qu'un peu trop faible. Die lui caressa le visage d'un geste paternel, puis repartit cette fois pour l'extérieur, où il entendait des fracas d'armes.
Gackt se battait avec Kaoru à l'aide de katanas dont la lame effilée tranchait l'air d'un sifflement aigu. La longue chevelure brune et bouclée du premier, retenue par un fin ruban de soie noire, fouettait son dos recouvert d'une chemise blanche ornée de dentelle, tandis que celle du vampire, raide et attachée d'une manière compliquée, lui retombait en fine mèches sur ses épaules, se mouvant au même rythme que ses reins. Klaha les regardaient tranquillement dans l'ombre, quant à lui tout de noir vêtu, un livre à la main. Une table en bois trônait à côté de lui, sur laquelle reposait tout un attirail d'armes en tout genre, allant de la simple dague appréciée pour sa finesse et sa légèreté au cimeterre lourd et encombrant.
- Je vois que vous avez trouvé le moyen de faire passer le temps, commença Die, en souriant.
- Il est vrai que nous n'avons plus ce genre d'instrument chez nous, à part dans les musées, continua Klaha, posant ses yeux sur son interlocuteur. Nous avons tout de même des maîtres spécialisés dans une de ces techniques. Pour ma part, j'ai appris la manipulation du katana dans ma jeunesse. Je l'ai pratiqué durant plus de six ans.
- Je comprends. Mais, pendant qu'ils s'entraînent, pouvez-vous me parler de votre monde, s'il vous plait ?
- Bien entendu, si cela peut vous faire plaisir.
Klaha se lança alors dans un discours qui devait durer plus d'une heure.
***

- Kyô ? Que fait-tu ici ? Demanda Toshiya, soucieux de son frère qui était assit contre le panneau de bois de la porte du conseil, s'amusant à faire léviter une araignée.
- J'attends que Mana, Kami et Közi aient fini de discuter. Kami m'avait promis de m'emmener voir son secret.
- Son secret ? Tu dis n'importe quoi ! Qu'est ce qu'il a bien pu te mettre en tête cette fois. Je te le jure, ce n'est pas bon pour Mana de fréquenter le fils de Yoshiki. Mais il fait ce qu'il veut, il ne viendra pas se plaindre après.
Toshiya prit son frère par la main et l'emmena dans les jardins. Là, il cueillit une rose noire qu'il offrit au plus jeune, la mettant dans ses cheveux sombres. Puis, une idée les traversa soudain. Des ailes de plumes marrons et noires apparurent dans leur dos et ils s'envolèrent pour se poser sur la fenêtre qui donnait sur Conseil. Ils s'assirent sur le rebord et écoutèrent attentivement, observant les vieux personnages installés dans d'immenses fauteuils dix fois plus grands qu'eux. Seul trois hommes à l'aspect jeune semblaient faire partie de l'assemblée. Les autres avaient environ entre soixante et cent ans.
Dans un fauteuil plus grand que les autres se tenait un homme d'une trentaine d'années, vêtu de rouge et d'or, de longues mèches blondes et bouclées lui descendant sur les reins ; il gardait une expression amusée, sans doute les avait-il vus. A ses côtés, un garçon d'une quinzaine d'années restait debout, ne souriant pas, ses cheveux rouges cachant une partie de son visage, reposant délicatement sur ses épaules jusqu'à ses hanches, habillé d'un costume noir aux bords violets épousant ses formes fines. C'était le roi et son jeune fils. La reine était morte quelques années auparavant en tentant de mettre au monde son deuxième enfant, mort né, les plongeant tous deux dans une tristesse incommensurable.
Közi, tout de cuir vêtu, regardait Mana avec insistance, lequel, habillé d'un pantalon de tweed noir et une chemise en dentelle sous une veste de même couleur, des gants recouvrant ses mains, gardait son attention fixée sur la discussion. Il se retourna vers la fenêtre pour adresser un sourire timide à ses deux frères, ses yeux bleus traduisant son amusement, puis leur fit signe de regarder Közi, qui se retrouva tout à coup avec une moustache pendant qu'il parlait. Il se leva d'un coup et sortit précipitamment de la pièce, sous les regards courroucés des autres, tandis que Mana riait doucement, tel une jeune fille. Le roi lui intima de se taire et regarda par la fenêtre en déclarant :
- Je crois que cette réunion a assez durée. Nous reprendrons demain. Mana, tu peux venir me voir s'il te plait.
Le jeune homme se redressa, faisant basculer les fines boucles de différents tons de blonds sur ses épaules.
- Oui, votre altesse, répondit-il, esquissant un petit sourire pour Kami qui s'était reculé. Celui-ci le lui rendit, à son grand étonnement.
Quand tout le monde fut partit, Yoshiki prit le jeune garçon à part.
- Mana, je t'ai déjà dit que je ne voulais pas que tu t'amuse pendant le conseil. Cette réunion est sérieuse, elle décide du bien être du royaume. Et le fait que nos terres s'agrandissent n'est pas forcément une bonne chose, cela entraîne beaucoup de rébellion que nous devons stopper. Je te demande donc d'être plus attentif la prochaine fois.
- Oui, votre Altesse, mais...
- Pas de mais, sinon, tu n' y participe plus.
Le jeune homme baissa les yeux, acceptant la condition, puis se retira calmement.
Toshiya et Kyô se trouvaient derrière la porte, accoudés à la fenêtre, discutant de tout et de rien. Il s'avança vers eux calmement, sans faire de bruit. Il cria un grand coup, les faisant sursauter et se retourner précipitamment. Mana ria de sa farce, s'attirant les foudres de ses frères, quand il sentit une présence à ses côtés. Il pivota pour se retrouver nez à nez avec Kami, le fils du roi qu'il admirait en secret. Il rougit un peu, entendant les moqueries de ses frères derrière lui, et se lança :
- Y a-t-il quelque chose que nous puissions faire pour vous, votre Altesse ? Demanda-t-il en s'inclinant.
Le prince fit une grimace et répondit :
- Cesse de m'appeler comme cela. Je ne suis guère plus âgé que toi. Je voulais seulement te parler.
- Comme vous le souhaitez.
Et les deux adolescents se dirigèrent vers les appartements du prince. Les deux restant se regardèrent et d'un commun accord du regard, décidèrent de les suivre contre leur grès. Ils traversèrent alors d'immenses couloirs, ornés de décorations du sol au plafond, aux murs tapissés de peinture de scène de chasse, pour arriver finalement devant une gigantesque porte en bois massif et fermée. Leur route barrées, ils continuèrent alors par la voie des airs, c'est à dire par la fenêtre. Ensuite, ils leur suffisait d'écouter.
- Mana, je suis désolé de te dire ça, mais tu devrais te méfier de Közi, il ne m'inspire pas confiance.
- Mais, pourquoi cela ? Mon frère est honnête !
- C'est ce que tu crois. Moi, je voies bien comment il te regarde, comme s'il avait peur que tu disparaisses sous ses yeux.
- Hé bien, nous pouvons qualifier ceci d'amour fraternel, non ?
- Je pense plutôt qu'il essaye de nous séparer. Mais maintenant, nous sommes ensembles, non ?
Le prince s'empara des lèvres de son interlocuteur, qui céda aussitôt à la pression que la langue de l'autre exercait sur ses lèvres, s'abandonnant aux plaisirs charnels. Mana commença à déboutonner le costume de Kami, s'arrêtant pour le caresser, tandis que ce dernier défaisait le noeud qui enserrait la gorge du blond, retirant par la même occasion le chapeau orné de roses Sissi bleues. Ils basculèrent tous deux sur l'immense lit qui ornait une partie de la salle, Kami sur Mana. Celui-ci vit sa veste jetée au loin, dévoilant sa poitrine recouverte du fin tissus qu'était sa chemise. Ses yeux s'écarquillèrent alors lorsqu'il aperçu un poignard effilé transpercer la gorge du roux, maculant son visage de sang, Il hurla quand il découvrit Közi qui repoussait le corps de son amant.
- Kami ! Kami !! Cria-t-il en pleurant.
- ... Je... je t'aime......................
Il toussa une dernière fois, s'étouffant peu à peu dans son sang. Közi jeta le corps sans vie à terre, lui donnant un coup de pied au passage.
- Il ne te fera plus de mal, mon amour, murmura-t-il à l'oreille du blond.
Ce dernier semblait dans un autre monde, sourd aux paroles du brun. Il vit l'arme posée à ses côtés, la pris sans que l'autre ne s'en aperçoive et l'enfonça dans son abdomen.
Toshiya frappa alors contre la vitre, retenu tant bien que mal par Kyô, tandis que Közi partait de la chambre, apeuré. Peu après, des gardes pénétraient dans la chambre, en découvrant le macabre spectacle.
***
- Mana ! Cria Toshiya en se redressant dans son lit.
Kyô l'intima de se recoucher, posant une main sur son front. Shinya apparut au bout du lit, portant une bassine d'eau fraîche qu'il disposa sur la table de nuit près de Kyô afin que celui-ci humidifie le front de son frère.
- Kyô, non ! Je n'ai pas recommencé, dis ?
- Si, mais je t'ai arrêté avant que tu n'ailles trop loin. Tu dormais depuis hier soir, et nous te veillons depuis, Shin et moi.
- Tant mieux alors. Je n'aurais pas supporter de vous avoir fait du mal.
Il se tut quelques instants, puis reprit :
- Sais-tu ce que j'ai ressentit le jour de la mort de Kami ?
- Je n'en sais rien, mais ça m'a fait passé l'envie d'espionner. Je croyais que tu ne ressentais rien en présence de Mana...
- C'est exact. Il a des barrières mentales très puissantes. Cela est peut être dû à ses 'capacités'. Quoiqu'il en soit, j'ai ressentit de la douleur, de la colère, du désespoir et... la mort... Tout cela mélangé donne un cocktail explosif, et c'est ce qui a dû me rendre fou.
- La mort, dis-tu ? Peu de personnes, même de notre race, peuvent ressentir cette émotion aussi étrange qu'indéfinissable. Passons à autre chose. Pendant ta crise, tu as traduit les sentiments de Mana. Je crois qu'il est en danger s'il reste avec lui. Il s'affaiblit de plus en plus. Közi ne se rend visiblement pas compte qu'il est en train de le tuer à petit feu. Nous nous inquiétons tous pour lui, et je crois bien qu'un des humains est attiré par lui. Je pense qu'il ne tiendra pas la semaine.
- Je pourrais retourner le voir, murmura une voix derrière eux, douce et calme.
Les deux frères se regardèrent, se souriant l'un à l'autre.
- Je ne crois pas que Die soit d'accord, si tu veux mon avis, répondit Kyô.
- Oh oui, renchérit Toshiya. Tu n'as pas vu qu'il te fixait intensément depuis que nous sommes arrivés. Il ferait un malheur si tu ne revenais pas vivant. Mais tu peux y aller, Shin-chan. Et fais attention à toi.
Le jeune homme se dirigeait vers la porte quand les deux l'appelèrent une dernière fois :
- Shin-chan ? Et notre bisou ?

Et moi ? Je suis pas gentille peut-être ?
Du twinceeeeeeeeeeeeeest

Mais si :!! Mais si !!

Tu écris vraiment bien

Mais j'aimerais bien que tu nous en fasse une dans un autre univers, je suis curieux de voir ce que ça donnerais.

Je vais voir, je vais peut être écrire avec une fille du lycée qui écrit dans le fantastique aussi. Pour l'instant, je suis inspirée pour celle la, donc je vais la continuer.

En attendant, très chère, j'ai fini ma partie de Warmed et c'est à toi de faire la suite *je sens que je vais me faire taper*

Mias j'en ai conscince, ma chère !! Le problème, c'est qu'il faudrait que j'ai de l'inspiration !! >.<

Je te soutiens mentalement

C'est ça !! moque toi de moi !! RIRA BIEN QUI RIRA LE DERNIER !
Voici la suite ^^

Chapitre 3

Shinya se faufila entre les barreaux de la grille qui entourait l'immense palais impérial. Il tenait dans le creux de sa main l'objet qui allait pouvoir contrer tous les sorts disposés de part et d'autre du château. Les deux frères lui avaient aussi donné, en plus de cela, quelques chemins qui lui permettrait de passer sans être vu. Le jeune homme se camoufla derrière un rosier grimpant bleu. Au moindre son, il se fonderait dans le décor. Il aurait pu trouver mieux, mais les différentes aspérités du mur offraient une cachette des plus sûres.
Il repassa encore une fois son plan d'action dans sa tête. Il devait d'abord aller voir ses propres frères, puis ensembles aller voir leur Mère. Il se demandait parfois pourquoi ils s'obstinaient à l'appeler comme cela, alors que Mana était tout simplement leur créateur. C'était pourtant un nom qu'avait trouvé la regrettée Kana. Il se concentra afin de capter les voix de ses frères qui avaient sûrement perçu sa présence. Un souffle lui parvint faiblement, accompagné de gémissements plaintifs. Le second émit un petit cri qui résonna dans les tympans de Shinya. Ce dernier se changea alors en une douce lumière pourpre mais minuscule, afin que personne ne puisse le voir. A chaque fois qu'il se transformait, il ressentait la liberté couler dans ses veines, comme s'il était resté trop longtemps enfermé ; il supposait que ce fut la même chose pour les autres. Il se faufila à l'intérieur du palais au travers des murs, évitant au maximum la présence humaine, qui malgré sa taille, pouvait le voir. Il alla jusqu'aux prisons gardées par la Milice Impériale, armée redoutable constituée de mercenaires formés par les meilleurs maître d'armes de l'Empire. Passant au raz du plafond, il réussit à échapper à leurs yeux perçants et pénétra dans les cellules. Il se matérialisa derrière une statue de marbre représentant un fauve à deux têtes et fit le point. Il devait continuer plus au Nord et tourner vers l'Ouest. Sans hésiter, il changea de forme et continua son chemin vers cette direction. Il passa au travers de la première porte qu'il jugea bonne de regarder. Il y découvrit là Kaede, assis en tailleur sur le sol, ses longs cheveux nouvellement bouclés cachant ses yeux sombres et tristes. Les mains sagement posées sur les plis de sa robe blanche, il semblait dormir, mais son esprit tournait à cent à l'heure, lui conférant ainsi cet aspect semi-conscient que même Shinya s'y trompa. Ce dernier se matérialisa devant son frère.
- Kaede ? Tu dors ?
L'intéressé releva la tête, dévoilant son visage ravagé par les larmes ayant coulées trop longtemps. Shinya le prit entre ses mains, essuyant du pouce les dernières petites perles qui coulaient le long des joues de la fée. Il vit alors les liens qui entravaient les mains de son frère. Celui-ci tentait de s'en défaire, mais sans succès. Shinya l'aida à défaire le cadenas, usant de la magie. Au bout d'une dizaine de minutes, ils repartaient vers l'autre ensemble.
Rame les attendait, l'air pensif, assis sur le seul tabouret qui ornait la pièce. Ses mains gantées de dentelles noires cachaient les marques de ses avant-bras, cicatrices indélébiles d'un passé qu'il aurait voulu oublier.
- Mana meurt, dit-il simplement.
Les deux autres le détachèrent, le laissant se frotter les poignets. Puis ils partirent cette fois-ci vers les hauteurs. Bien qu'ils ne soient jamais venus ici, ils connaissaient parfaitement l'endroit où Mana pouvait être, et ressentaient précisément toutes ses émotions, si tant est qu'il puisse en avoir. Et pour l'instant, tout avait l'air de tourner mal.
***
Közi entra en trombe dans la pièce en claquant la porte, maltraitant au passage les doigt de la bonne qui passait le plummeau sur ladite porte. Ses yeux se posèrent sur la forme assise qui n'avait bougé près de la fenêtre, avisant ce qu'il se passait. Depuis qu'il l'avait enfermé là, il ne faisait aucun mouvement, refusait de se sustenter au grand malheur des cuisiniers qui lui préparaient à chaque fois des plats trop consistants. Cela mit encore plus Közi en colère, et il lança un chandelier à terre, heureusement non allumé. Il prit d'un mouvement brusque son frère par la main et l'envoya valser sur le lit, lui sautant dessus par la même occasion. L'autre ne se débattit pas, mais gémit quand il se prit la colonne du baldaquin. Közi passa une de ses mains sous la chemise immaculée de son frère, caressant la peau chaude et douce de son ventre, l'autre allant caresser les cheveux bruns de son cadet qui n'esquissait aucun geste. La main se balada un peu partout, bientôt rejointe par sa soeur dans un ballet enchanteur, traçant des entrelacs imaginaires qui faisaient gémir le jeune homme de plaisir.
- Mon amour, murmura Közi dans un souffle, caressant les lèvres de l'autre du bout des doigts. Regarde moi, je t'en supplis.
Les deux prunelles bleues inexpressives se fermèrent doucement pour se rouvrir devant celles de l'aîné. Celui-ci déposa un baiser sur les lèvres cuivrées de son frère. Il emprisonna les bras de Mana d'une main et de l'autre commença à le déshabiller. Il ôta d'abord ses bottes à haut tallons, les faisant glisser sensuellement sur les jambes de son partenaire. Közi le dévêtit de ses collants noirs, révelant des jambes fines et frêles. Il passa ensuite sa main sous la robe de dentelle blanche que son frère portait. Il fit glisser ses doigts sur les hanches, quand Mana commença à le repousser. Il lui mordit les lèvres pour qu'il se calme, mais cela l'appeura davantage. Közi le laissa alors se débattre, le retenant toutefois pour qu'il ne s'enfuit pas. Il finit par s'évanouir, du sang s'écoulant de son nez et de sa bouche, ce qui n'alerta aucunement Közi. Ce dernier fut alors éjecté du lit par trois paires de bras, l'envoyant contre le mur face au lit.
Shinya ouvrit alors la porte fenêtre donnant sur le balcon tandis que Rame et Kaede s'emparaient du corps inanimé et le transportaient vers l'extérieur. Ils firent tous trois apparaître leurs ailes et emportèrent le poids dans leur bras vers le ciel.
Közi se releva juste à temps, un peu sonné, pour envoyer un éclair foudroyer l'un des êtres qui alla s'écraser dans le jardin, tuée sur le coup. Il eut un sourire sadique et ordonna qu'on lui apporte la fée morte.
***
- SHINYA !!! Rattrape-le !!! Cria Rame pour couvrir le bruit de leurs ailes.
L'autre, qui s'était retourné quand l'éclair avait frappé son frère, se saisit des jambes de Mana qui pendaient dans le vide, et ils foncèrent tous deux vers le manoir des Ando qui se trouvait à la périphérie de Bois De Merveilles. Ils attèrirent difficilement sur la pelouse, juste devant un Die ébahit et un Kaoru inquiet qui s'étaient précipités lorsqu'ils avaient vu cette forme noire voler vers eux. Les deux porteurs déposèrent leur fardeau à terre, laissant les autres s'en occuper. Die sortit un mouchoir de la poche droite de sa veste, et essuya le sang qui marbrait le visage du jeune homme. Kaoru lui fit boire un peu d'eau après cela, soutenant sa tête. Ce dernier ouvrit les yeux, prenant peur, mais une main se posa sur son front, l'apaisant immédiatemment. Il toussa plusieurs fois, recrachant sang et eau. Kyô prit son grand frère dans ses bras, et aidé de Toshiya, il le transporta jusqu'à la chambre de ce dernier, sans que les autres ne puissent faire un geste.
Ils l'allongèrent sur le lit aux draps bleus, le déshabillant et le revêtant d'une chemise de nuit de soie nacrée dans laquelle il nageait, et le recouvrirent de couvertures épaisses. Mana respirait difficilement, émettant quelques gémissements, comme s'il était pris dans un cauchemard. Kyô passa doucement la main sur le front de son frère, exerçant une faible pression et ce dernier se calma aussitôt pour plonger dans un profond sommeil sans rêves.
Les deux plus jeunes se retirèrent alors de la pièce pour rejoindre Die, Kaoru, Shinya, Rame, Gackt et Klaha qui prenaient le thé dans l'immense jardin des Ando. Les six hommes se trouvaient en son centre, entourés d'une véranda de roses jaunes qui les cachait en partie du soleil tapant à cette heure de l'après midi. Les deux frères s'installèrent alors sur une des branches du rosier qui les entouraient, étonnamment légers et agiles, devant les regards envieux et admiratifs des deux humains. Quant aux deux autres, ils restaient de marbres, respectant le deuil de leur frère. Ils n'étaient plus que deux à présent, et souffraient de cette solitude, eux qui avaient toujours vêcu dans le groupe de cinq être liés par le sang qu'ils formaient. Mais depuis quelques temps, Shinya se sentait bien en présence de Die, il ressentait quelque chose qu'il ne connaissait pas, qu'il n'avait jamais expérimenté auparavant. Ils redoutaient aussi de quitter leur créateur, de peur de le vexer. Mais ils sentaient en même temps qu'ils étaient prêts à vivre une nouvelle vie. Sortir de Bois De Merveilles étaient peut être finalement une mauvaise idée. Au moins, ils avaient réussi à cacher la porte de transition entre les mondes, c'était le plus important.